Fabienne Roitel est originaire de Franche-Comté.
1986, année terrible Tchernobyl, elle quitte l’Europe 1993, année de bonheur 1999, année du premier recueil chez Lanctôt, Montréal 2000 à 2017, de Terre-Neuve au Yukon et à travers les chemins du monde. Elle a vécu en France, en Allemagne et vit désormais au Québec. Elle aime lire et écrire sans oublier le jardinage, l’ornithologie hivernale et la cuisine ! Elle a publié plusieurs recueils : Couvre-Feu, poèmes, Lanctôt éditeur, Montréal, 1999. La Baie-Saint-Paul, poèmes, Lanctôt éditeur, Montréal, 2003. Gouttière de ciel, poèmes, éditions du Sablier, Québec, 2005. De ce Voyage presque rien, poèmes, éditions du Sablier, Québec, 2007. Traductions en allemand, espagnol et anglais – Peintures de Maria Vinuesa. De l’Amour et des restes humains, L’Harmattan, Paris, 2009. Illustrations Maria Vinuesa. À Claire-voie, GID, Québec, 2014. Trois poètes québécois avec Danielle Fournier et Bernard Pozier, Le Murmure, Dijon, 2015. Mirabelles cantatrices, Sablier, 2016. |
Poème à Évelyne, à Marguerite
Est-ce ma sœur, à la porte grillagée du jardin ?
Qui me sourit, entre ses lèvres douces, pierre précieuse
Comme une âme claire à jamais brochée à mon destin
Que ni l’âge, ni la peine ne rendront insoucieuse
Que notre rhizome court, ravi entre les cailloux
Sur nos épaules, comme une douce écharpe mohair
Tiède contre ton cou de cygne et tes mots bijoux
Dans le fleuve tumultueux de nos nuits et son estuaire
Essarter, bêcher, semer, récolter les souvenirs et les matins
Réparer le vivant, le vulnérable et la noirceur
Qui alourdissent nos pas dans la terre et ses chemins
Toutes ces bribes d’existence, ces morceaux de pain
Dont l’essentiel est amour, patience et lenteur
Nous accompagnent et nous grandissent jusqu’au déclin.
Est-ce ma sœur, à la porte grillagée du jardin ?
Qui me sourit, entre ses lèvres douces, pierre précieuse
Comme une âme claire à jamais brochée à mon destin
Que ni l’âge, ni la peine ne rendront insoucieuse
Que notre rhizome court, ravi entre les cailloux
Sur nos épaules, comme une douce écharpe mohair
Tiède contre ton cou de cygne et tes mots bijoux
Dans le fleuve tumultueux de nos nuits et son estuaire
Essarter, bêcher, semer, récolter les souvenirs et les matins
Réparer le vivant, le vulnérable et la noirceur
Qui alourdissent nos pas dans la terre et ses chemins
Toutes ces bribes d’existence, ces morceaux de pain
Dont l’essentiel est amour, patience et lenteur
Nous accompagnent et nous grandissent jusqu’au déclin.
Crédit photo : Claud Lapointe
Pont de Québec |
« L’univers n’a pas besoin de dieu pour exister »,
Stephen Hawking Préserver : La poudrerie, nos paupières feutres, le drap lavande propre qui claque dans ma tête d'enfant Un corbeau tout blanc. Et puis, la nappe posée sur la table en attendant les invités. Bien récurés Une grande inondation où tout Irait se noyer Tout ce que nous aurions dû partager La tentation de croire et celle d’exister Libres Un jour, je prendrai le chemin et j’irai jusqu’au bord du monde Rencontrer La courbure d’un espace sans dieu et d’un temps sans commencement Le lieu sans origine de tous nos espoirs empêchés Nos éternités bâclées. |