Il n’y a pas de mort sauf la mienne puisque seule j’y vais, seule je la connaitrai
Vous autres resterez silencieux abîmés dans la vie Vous ne direz rien qui sera juste Qui sera vrai Il n’y a pas de mort sauf celle que je vis. Lentement chaque part de cette moelle verdit du côté de la nuit Chaque parcelle Mienne semble s’écarter des chemins tracés. J’envisage C’est-à-dire que je pousse ma figure dans l’eau tendre et noire Goutte parmi les gouttes, J’envisage la mort lentement Je me forme à ce masque liquide Je n’ai plus d’airain à offrir au vent. Celui-ci gagne toujours Il frappe obstinément les proies humaines Et tout ce qui me compose se rend friable et dessoudé Désuni jusqu’à tomber grain à grain sur le sol Je ne crois pas mourir d’une flèche Je ne crois pas partir d’une porte qui claque Un jour, qui est venu, qui s’est présenté à moi comme un ami lointain Un jour j’ai débuté ma mort Et vous aussi .... Anna Jouy
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Dans le froissement d'un buvard,
mes rêves surgissent comme des éléphants. C'est la traque. Le ciel se troue. Le souffle humain soulève le coeur des moineaux et des anges. Mes éléphants sont des sauveurs, des rois. Ils se fichent des fissures de l'écorce terrestre. *** Valerie J. Harkness Habitant de l'âme
le poème Ses ailes se multiplient et la voyelle est l'oiseau sur la branche Dans ses mains la raison n'est qu'un fossile *** La lune creusait dans la mer une plaie de lumière Sous le vent le ciel se hérissait de mouettes *** Marcelle Kasprowicz (Extraits de Esquisses I - Le sort des îles) Résilience
La pensée derrière les pensées. Un galet ordinaire, pur, dur, inaliénable. Ne se dissout pas, est indiscutable, est ce qu'il est, ne devient ni plus gros, ni plus petit. .... Hans Magnus Enzensberger. " Maintenant " n'est que l'intensité du
moment. En plein désarroi, on comprend combien la réalité peut être relative ; on entend de la musique jouée sans instrument, on traverse des livres. Etel Adnan .... ....
Sur la plage rythmique, les canards sauvages en groupe songent, immobiles muets. Je songe à mon enfant dernier, l’enfant de l’avenir Aux cils de palmes, aux yeux de puits sans fond. Ses cheveux plats fulgurent de fauves éclairs. Où est donc la fille de mon espoir défunt, Isabelle aux yeux clairs ou Soukeïna de soie noire ? Elle m’écrirait des lettres frissonnant d’ailes folles D’images coloriées, avec de grandes bêtes aux yeux de Séraphins Avec des oiseaux-fleurs, des serpents-lamantins sonnant des trompettes d’argent. Car elle existe, la fille Poésie. Sa quête est ma passion L’angoisse qui point ma poitrine, la nuit La jeune fille secrète et les yeux baissés, qui écoute pousser ses cils ses ongles longs. Et tu demandes : — Mais pourquoi cette brume et ces mirages au fond de tes yeux étales ? — La mer est belle et l’air est doux, comme jadis sur les bords des Grands Lacs. Je repasse Léopold Sédar Senghor je vous raconterai une histoire inventée.
c’est justement ce qu’il y a de plus vrai. il m’a donné tout ce qu’il pouvait. quand il mettait sa casquette d’ouvrier, il me rappelait jack kerouac sur une photo en noir et blanc. le soleil d’été lui donnait les traits d’un indien. nous n’avons plus parlé pendant des années. ensuite on l’a fait. de toute manière il n’était pas bavard. juste quelques mots. ça aussi il me l’a donné. Tone Skrjanec L'esprit de la tortue est petit et très vieux Poèmes traduits par Mateja Bizjak Petit et Pierre Soletti, Collection Déplacements, 2014 l'enfant en moi
tempête tape du pied exige aime agencer le monde autour de lui puis s'endort épuisé tant de luttes Valérie Canat de Chizy Les mots dessinent des lèvres (Cahiers du Loup bleu) L'automne se termine sur un ressac
un dernier concert avant l’alerte rouge les oreilles inquiètes n’entendent plus que le murmure des statistiques je retourne à ma pratique son monastère le gel gagne du terrain mais les mains encore chaudes jouent quelques classiques un Bach une Mazurka un Tango c’est tout ce que je peux faire à part me gaver de films de gras d’alcool je pince des cordes comme un pinson dans sa cage dorée. Martin Payette ....
l’enfance n’est pas un refuge mais elle desserre la corde étranglée du soir sur la ville avec la nuit les mots à force d’essayer tissages incertains béances abandons dénouent le chant l’air sur la peau descend de la montagne le dos contre la pierre la nuit la ville respirent la lumière tremblante des phares la solitude d’un poème François Coudray l’enfant de la falaise - L’Harmattan, 2017 / EXTRAITS |
Juin 2016
Qui parle de nous ? C’est Claude Vercey dans Decharge (la revue) qui parle de nous. Allez-y: http://www.dechargelarevue.com/De-Leeds-et-d-Ailleurs.html Website by Susie Harkness
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